Le cas Annunziato

Au début, tout avait l’air d’une simple blague potache. Ce samedi 16 mars 2002, Fabrizio Annunziato a l’idée d’enfermer un couple d’amis dans une cellule du Museo nazionale di San Marco, à Florence. Pris sur le fait par Camelia Dei Bardi, la gardienne, c’est au tour de Fabrizio de se faire enfermer, histoire de rigoler un peu… le temps de quelques minutes. Mais Camelia cesse totalement de songer à son prisonnier lorsqu’elle reçoit un coup de fil lui annonçant que son père vient de mourir sur la place du marché. Elle se rend sur les lieux du tragique événement, oubliant Annunziato. Fabrizio se retrouve donc enfermé dans la cellule, face à La Complainte du Christ sur la Croix, une fresque de Fra Angelico. Ses infortunes n’ont pourtant pas l’air de l’alarmer. Durant sa retraite, il pourra progresser sur sa traduction d’un roman dont la lecture « relève de la torture ». Avec Le Cas Annunziato, Yan Gauchard signe un premier roman intelligent, au style incisif et farci de références, dans la lignée d’un Éric Chevillard ou d’un Jean Echenoz.