Littérature française

Daniel Pennac

La Loi du rêveur

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photo libraire

Chronique de Louise Momeux

Librairie des Marais (Villefranche-sur-Saône)

À l’instar du rêveur qui ne sait pas toujours s’il rêve, laissez-vous délicieusement promener au cœur de la fiction, entre imagination, souvenir et réalité, la figure de Fellini veillant en berger.

Daniel Pennac, le père de la famille Malaussène et de la série pour enfants Kamo, est aussi l’auteur de romans autobiographiques comme Chagrin d’école ou Journal d’un corps. C’est dans cette dernière lignée que s’inscrit son nouveau roman, La Loi du rêveur, une « sorte d’autofiction rêvée » mais également un hommage à un autre rêveur : Federico Fellini. À ses côtés, vous allez découvrir qu’il y a des rêves clos et d’autres ouverts. Que de ces rêves ouverts, il est possible de tirer un fil, de le nourrir d’imagination et de souvenirs pour en tisser une histoire. Car dans La Loi du rêveur, tout découle d’un rêve, l’ampoule qui explose, la lumière qui se répand sur le sol, car la lumière c’est de l’eau, vous ne le saviez pas ? Quand la nuit tombe, les paupières closes ouvrent le champ de tous les possibles et c’est dans ces plis de la réalité que l’auteur nous entraîne. La magie du talent pour la narration de Pennac se déploie et nous voilà naviguant d’une réalité à une autre sous le patronage de Fellini. Car le cinéaste à qui l’on doit La Dolce Vita était un grand rêveur. Il puisait dans ses songes son inspiration et les dessinait dans un carnet, Le Livre de mes rêves, réédité le 15 janvier dernier chez Flammarion. Le roman agit en bel hommage au cinéaste en le faisant figurer tel un fil d’Ariane dans le dédale des mirages, illusions et réflexions de Pennac jusqu’à la réalité, ou presque. Arrivés au bout, quel plaisir de rebrousser le chemin de ce court roman et d’y replonger, s’amusant des facéties de l’auteur et de ses jeux de miroirs. La Loi du rêveur est une belle démonstration de l’imagination foisonnante de son auteur. Mais aussi de son talent à mettre des mots, habit simple de phrases évocatrices, rarement dénuées d’humour, sur l’univers fantaisiste que tout lecteur de Pennac prend grand plaisir à retrouver à chaque parution.

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