Voici l’histoire absurde, révoltante et véridique de dix mille soldats provençaux, appartenant au quinzième corps, partis combattre les Allemands en Lorraine et fauchés par les obus ennemis les 20 et 21 août 1914. Le général Joffre refuse de reconnaître sa responsabilité dans ce désastre, il en rejette la faute sur ces hommes venus du Midi, les traitant de lâches et de déserteurs. Tandis qu’à Paris, on cherche des coupables, Auguste Odde et ses camarades défendent l'accès de Nancy. Ils parviennent à repousser l’offensive allemande, mais le jeune soldat et trois autres appelés sont blessés par un shrapnell. Pourtant, leurs supérieurs les accusent de s’être volontairement mutilés afin d’échapper aux combats. Auguste Odde le Marseillais et Joseph Tomasini le Corse seront fusillés pour l'exemple. En mars 1919, des représentants de l'État se rendent auprès de leur famille pour présenter les excuses de la République. La mère d'Auguste refuse d’ouvrir sa porte à l'envoyé du gouvernement. Elle ne veut pas de pardon.

L'histoire de ce crime atroce est racontée par J.Y. Le Naour, historien, spécialiste de la Première Guerre mondiale. Il écrit : « L’histoire en générale et la grande guerre en particulier, ne sont pas que des dates, des faits, des chiffres ; ce sont d'abord des hommes des femmes du sang et des larmes. » Le texte est illustré des dessins émouvants et réalistes de A. Dan. À l'issue de la lecture, un cahier pédagogique de couleur sépia très réussi, enrichi de documents d'archives, complète le travail historique.