Jeunesse
Gabriel Katz
Aeternia
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Gabriel Katz
Aeternia
Scrineo
22/01/2015
416 pages, 20 €
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Chronique de
Julien Salazar
Pigiste () -
❤ Lu et conseillé par
4 libraire(s)
- Angélique Gallois de Les Guetteurs de vent (Paris)
- Muriel André de École Gabriel Péri (Saint-Chamas)
- Delphine Menez de Vauban (Maubeuge)
- Kevane Bouchart
✒ Julien Salazar
(Pigiste , )
Premier volume d’un diptyque fantasy prometteur, Aeternia la marche du prophète conserve le cadre du Puits des mémoires (Pocket). Mais l’auteur explore ici Kyrenia, la plus grande cité du monde, et compose un roman rythmé sur fond de guerre de religions.
Leth Marek, champion d’arène incontesté de la ville de Morgoth, décide de mettre fin à sa carrière pour s’installer à Kyrenia où il pourra donner à ses deux garçons une meilleure éducation. C’est aussi pour lui l’occasion de se rattraper auprès de ces fils qu’il n’a pas vu grandir et pour lesquels il a été un piètre père. Avec sa hache de guerre comme seul souvenir de sa grandeur passée, il conduit sa famille, accompagnée de ses serviteurs, vers leur nouvelle demeure. Lors d’une halte, il est témoin du lynchage d’une jeune prêtresse d’un nouveau culte craint par les adorateurs de la Grande Déesse, religion officielle. Ne pouvant se résoudre à laisser commettre un tel crime, Leth Marek met en déroute les agresseurs. Son acte de bravoure mit à mal l’avenir paisible auquel il s’attendait. Au nom de la vengeance, il va reprendre sa hache pour ce qui pourrait être son ultime combat. Gabriel Katz, primé aux Imaginales en 2013 et aux Halliennales en 2014, signe un roman au rythme soutenu. D’un côté, la Grande Déesse avec son temple à Kyrenia. De l’autre, le culte d’Ochin, Dieu ancien voué à détruire tous les autres. La première prône la hiérarchisation sociale, la seconde, portée par un prophète, défend au contraire l’idée que le maître n’est rien sans serviteur. Parmi les couches les moins favorisées de la population, le culte d’Ochin rencontre un succès grandissant. Les cultes étant pacifistes, la lutte devient politique et le fanatisme religieux prend le dessus. La deuxième force du roman, ce sont ses personnages, travaillés et charismatiques, au centre desquels il y a, bien sûr, l’ancien champion d’arène, la belle prêtresse Nessirya, mais aussi le mercenaire Desmeon, qui apporte une touche d’humour dans ce roman sombre, ou le jeune prêtre Varian, qui se retrouve malgré lui au cœur des complots du temple kyrénien.