Jeunesse

Clara Héraut

Quand humour rime avec amour

AR

Entretien par Anaëlle Rousseau

(Librairie Privat, Toulouse)

Après Nos plus belles années, roman aux thématiques chocs, Clara Héraut revient en cette période de Noël avec une comédie romantique. Entre maîtrise des codes du genre et appropriations personnelles, cette histoire raconte l’amour avec un grand A, entre rire et tendresse.

L’Effet boule de neige est votre deuxième roman et, contrairement à Nos plus belles années où vous traitez de sujets de société percutants, ici, vous abordez avec humour la comédie romantique. Expliquez-nous ce choix.

Clara Héraut C’est vrai que ce sont deux romans bien différents et c’est d’ailleurs une inquiétude que j’ai eue au moment de soumettre L’Effet boule de neige à mes éditrices. Je n’avais pas envie de brider ma créativité et de m’enfermer dans la case de « l’autrice qui n’écrit que des romans sociaux et engagés », mais je craignais que l’écart soit trop important. Pourtant, je lis moi-même des romans contemporains engagés comme peut l’être Nos plus belles années, tout en lisant à côté des comédies romantiques ou des récits de l’imaginaire. Alors pourquoi ça ne pourrait pas être pareil en écriture ? De toute façon, ce n’est pas moi qui suis aux commandes de mon imagination ! Iris et Alex ont débarqué dans mon esprit et n’ont plus voulu me lâcher. Je n’avais pas d’autre choix que d’écrire ce roman ! Plus sérieusement, je pense que je serai la même autrice que lectrice : j’irai où me porteront les histoires qui naissent dans ma tête, sans me ranger dans une case et sans fermer aucune porte. Et en tant que grande lectrice de romances, je ne doutais pas qu’un jour ou l’autre, j’en écrirais une !

 

Vous avez récupéré tous les codes d’une romance réussie tout en mettant en avant le consentement et la communication. Était-il important pour vous de parler de ces sujets à travers une histoire d’amour ?

C. H. En effet, je me suis amusée à reprendre tous les codes d’un genre que j’adore, tout en essayant de me les approprier et de garder cette touche de réalisme qui me plaît énormément en tant que lectrice. J’ai écrit le livre que je voulais lire, en fait ! Avec le consentement et la communication mise en avant parce que ce sont des sujets qui me tiennent à cœur. J’ai beaucoup lu de romances « toxiques » en étant jeune et je me rends compte aujourd’hui que j’ai envie d’autres choses. Pour moi et pour mes futurs lecteurs. Et ce n’est pas parce qu’une romance est bienveillante qu’elle ne peut pas nous mettre des papillons dans le ventre. Pas besoin qu’un love interest frappe dans les murs ou ait un passé tortueux pour qu’on tombe amoureuse de lui !

 

Le roman se concentre sur Iris, son évolution personnelle et son regard sur les gens qui l’entourent. Parlez-nous d’elle.

C. H. Je trouve que les personnages féminins dans les romances sont les plus difficiles à écrire. Elles sont souvent éclipsées au profit du love interest et manquent parfois de profondeur ou de nuances. Moi, j’avais envie d’écrire sur une jeune femme pleine de contrariétés : à la fois confiante en elle et, en même temps, toujours en train de se remettre en question. Un peu maladroite sans jamais tomber dans le cliché. Drôle sans être hilarante. Et surtout, pleine de préjugés sur les gens qui l’entourent. Iris, c’est une jeune femme qui a grandi dans l’ombre de Charles qu’elle admire énormément et qui découvre la vie sans la voir sous son prisme à lui. Et ça change beaucoup de choses pour elle, notamment sur la façon dont elle perçoit Alex.

 

Dans votre roman, vous parlez de l’amour sous différentes formes. En quoi était-ce une volonté pour vous ?

C. H. Parce que j’adore écrire sur ce sentiment, moteur de toutes nos relations. L’Effet boule de neige, c’est une histoire d’amour entre Alex et Iris mais c’est aussi son histoire d’amitié (et d’amour avorté) avec Charles. Et une histoire de famille aux relations compliquées. L’amour me semble être un des sentiments les plus jouissifs à explorer en tant qu’autrice parce qu’il cimente des relations, les complique ou les facilite, blesse ou réconforte.

 

Vous mentionnez l’art à plusieurs reprises, à travers la photo, la musique ou encore le cinéma. Comment cela vous influence-t-il ?

C. H. Ça me semble important pour donner du corps à mes personnages de leur donner des passions. Alex m’est venu avec son appareil photo, grâce auquel il s’exprime et derrière lequel il peut se cacher. La musique rassemble des souvenirs, plonge dans une ambiance (surtout les playlists de Noël !). Et le cinéma était pour moi l’occasion d’amener des touches de pop culture. D’une manière générale, la musique ou le cinéma m’inspirent énormément : je n’écris jamais sans une bonne playlist et je ne serais pas la personne que je suis (et donc l’autrice) si je n’avais pas vu et revu Coup de foudre à Notting Hill !

 

À propos du livre

Follement amoureuse de Charles, son meilleur ami depuis toujours, Iris attend impatiemment son retour des États-Unis pour les fêtes de fin d’année. Son cœur se brise quand celui-ci arrive aux bras de sa nouvelle petite amie. Blessée mais ne voulant pas paraître pathétique, elle demande à Alex, le grand frère de Charles, d’être son faux copain le temps de la période de Noël. Contre toute attente, celui-ci accepte. Commence alors une fausse romance sous des airs de véritables sentiments. Cette comédie romantique aux codes classiques, pleine d’humour, aborde des thèmes importants comme le consentement, le rapport au corps ou l’estime de soi.

Les dernières parutions du même genre