Piège à loup

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Norvège va se déclarer encore une fois neutre. Henry Storm, l’un des trois personnages du roman, décide, dans un premier temps, de s’engager aux côtés de l’Allemagne afin de combattre les idéologies de l’Union soviétique. Henry Storm a été vice-champion olympique de voile lors des JO de Berlin en 1936. Son mental est habitué à être soumis à rude épreuve mais rien ne le préparait à vivre ce qui l’attendait sur le front de l'Est, à savoir la barbarie avec laquelle on traite les prisonniers russes que l’on laisse mourir de froid. Blessé, il rentrera en Norvège pour s’engager dans la Résistance et tenter de combattre, cette fois-ci, le nazisme. Mais les résistants norvégiens déjà à l’œuvre doutent de lui. À qui se fier ? Peut-on faire confiance à une personne qui change complètement de camp en cours de bataille ? À l’opposé, nous suivons Werner Sorge, le champion olympique de voile de 1936 qui, dès le départ, s’engage aux côtés des SS et grimpe très vite les échelons. Il a pour mission de démasquer un éventuel espion qui tournerait autour du projet de nouvelles armes, les V1 et V2, des missiles chargés d’explosifs. Lorsqu’il découvre que Henry Storm est engagé dans la Résistance, il va se servir de lui pour découvrir qui est ce « Griffon » qu’il traque. Tous les coups sont alors permis pour arriver à ses fins. La compétition qui les oppose aujourd’hui n’est plus une course pour le podium mais une course contre la mort. Désinformation, fausses informations, duperies : la guerre des idées peut faire basculer le cours d’une bataille, c’est le principe de l’opération secrète qui doit déstabiliser l’ennemi. Mais quand cet ennemi était un ami, où est la morale ? Extrêmement documenté, ce roman d’Alask Nore réussit une fois de plus à mêler avec brio la grande Histoire et des destins plus intimes.