Littérature française

Julie Bonnie

Mon amour,

photo libraire

Chronique de Fantine Gros

Librairie La Lison (Lille)

Le personnage est un pianiste de jazz. Il part en tournée et sait qu’il ne reverra pas sa femme et sa fille avant un mois. Pour atténuer la douleur de la séparation, ils s’écrivent.

Après un premier roman très remarqué (Chambre 2, Pocket, prix Fnac 2013), Julie Bonnie est de retour avec Mon amour. Cette auteure aux multiples facettes est chanteuse, puéricultrice et occasionnellement journaliste pour la revue Portrait. Sans doute s’inspire-t-elle de son expérience des tournées et de la maternité pour nous plonger dans une histoire d’amour rendue plus complexe par la vie d’artiste. En s’écrivant des lettres, un couple fusionnel se révèle peu à peu dans ses différences. Lui est tourmenté. Peut-être parce qu’il se sent coupable d’être si souvent absent, mais aussi du fait de sa passion dévorante pour le piano. Son désir de virtuosité, de briller comme son père, le ronge. Les concerts s’enchaînent, les villes défilent, l’amour est loin. Elle découvre la maternité. Avec une extrême justesse, Julie Bonnie décrit les émotions d’une femme donnant la vie. On lit les premiers regards entre une mère et sa fille. Toutes deux s’apprivoisent, se découvrent. Puis surviennent les reproches : « Tu n’aurais pas dû partir, il nous a fallu si peu de temps pour se perdre ». Quand arrive un autre homme dans la danse épistolaire, on sent que ce ne sera plus jamais comme avant.

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