Jeunesse

Bertrand Santini

Miss Pook et les enfants de la lune

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Chronique de Simon Roguet

Librairie M'Lire (Laval)

Après nous avoir attendris avec Le Yark, ravis avec l’humour potache du Journal de Gurty et enchantés avec Hugo de la nuit, nous étions impatients de découvrir le nouveau Bertrand Santini. Miss Pook et les enfants de la lune ouvre une nouvelle série qui s’annonce palpitante.

L’histoire se déroule en 1907, à Paris. Nous allons suivre les aventures d’Élise, une fillette d’une dizaine d’années. Issue d’une famille bourgeoise, elle est confiée aux mains expertes d’une nouvelle gouvernante, Miss Pook, qui possède toutes les qualités requises pour être une parfaite éducatrice. Mais peu à peu cette dernière se révèle beaucoup moins inoffensive que prévu et elle commence à enseigner beaucoup plus de choses à la jeune fille qu’elle ne devrait. Élise comprend que ses parents et les adultes en général ne disent pas forcément la vérité. Quand Miss Pook lui annonce, avec fracas, les intentions néfastes de ses parents, c’est la panique, et Élise se dit prête à tout quitter pour suivre la seule personne qui a su gagner sa confiance, Miss Pook. Le voyage la mènera très loin de chez elle puisque c’est sur les cratères de la lune que celle qui se faisait passer pour une innocente gouvernante emmènera sa nouvelle protégée. La bascule vers le fantastique s’opère à ce moment et on y croit. L’aventure ne fait que commencer et les questions vont se succéder : Miss Pook est-elle si bienveillante que cela ? La vie sur la lune est-elle vraiment paisible et enchanteresse ? Qui sont ces personnages étranges qui y vivent ? Bertrand Santini signe un roman ultra efficace où les rebondissements s’enchaînent, où les ambiances se culbutent. De Jules Verne à Tim Burton en passant par la mythologie et les romans de Roald Dahl, le lecteur est pris dans un tourbillon d’aventures et de références. C’est extrêmement maîtrisé et cela fonctionne à merveille. Les personnages évoluent au fil du roman et on ne sait que penser d’eux à la fin de ce premier volume. Bertrand Santini confirme son talent à raconter des histoires fantastiques et les faire vivre comme dans les contes. On boit ses histoires et on en veut encore. Cela tombe bien. La suite devrait arriver dans quelques mois.

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