Polar

Sandrine Collette

Il reste la poussière

photo libraire

Chronique de Céline Gangneux

Librairie Murmure des mots (Brignais)

À chacun de ses romans, Sandrine Collette nous fait découvrir un nouveau territoire. Cette fois, elle nous embarque en Patagonie, celle du sud, la plus pauvre. L’immensité de ses paysages arides battus par les vents est le décor parfait pour une fable noire, très noire. Tout y est asséché, la terre, les corps, les cœurs, et même l’écriture de Sandrine Colette, qui déroule son récit dans un scénario implacable. Vivent dans une ferme isolée une mère et ses quatre fils. Ils triment sans répit sous l’autorité maternelle, entretenant un troupeau de bétail. Une mère sans amour et aux paroles rares. « Elle les déteste tout le temps, tous. » Le père a disparu, les revenus sont maigres. Les deux plus jeunes subissent les brimades et les violences des aînés. Rafael, le plus petit, l’innocent, est leur souffre-douleur et cristallise toute leur haine. Et pourtant, c’est le seul qui sourit encore, quelquefois, recherchant du réconfort auprès de son cheval ou des chiens. Le huis clos est oppressant. J’attendais l’étincelle qui bouleverserait ces vies de misère… et je n’ai pas été déçue du voyage.