Ici commence mon père

« Ne sachant quand viendra l’Aube / J’ouvre toutes les portes » ; « Je ne suis pas en deuil, j’ai du chagrin » : ces citations d’Emily Dickinson et de Roland Barthes, épigraphes de deux des trois parties de ce livre, en annoncent clairement la profondeur. Face à la disparition inexpliquée d’un père, à l’impossibilité pendant des années de savoir ce qui lui est arrivé, la narratrice nous livre un cheminement poignant. Au fil de ses analyses tout en finesse et touchantes par leur honnêteté, ce premier roman prend des airs de quête existentielle à la poésie bouleversante, avec d’intenses et fines références, dont celle si éclairante de François Durif : « c’est ça, un cimetière, une ville à l’envers ». Face aux questions sans réponses, aux années passées à vouloir comprendre, ce texte nous offre une sidérale exploration des facettes du silence et un portrait fragmentaire mais superbe de ce père disparu, pour le ramener à la mémoire. Étincelant et bouleversant.