Littérature française

Marceline Loridan-Ivens

Et tu n’es pas revenu

photo libraire

Chronique de Véronique Bagarry

Librairie Points communs (Villejuif)

« Toi, tu reviendras peut-être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas », lui a dit un jour son père, alors qu’à Drancy, début 1944, ils attendaient, le convoi qui allait les emmener. Marceline, 16 ans, et son père, étaient déportés, lui à Auschwitz, elle à Birkenau. « Il ne s’est pas trompé, il n’est jamais revenu.... » Soixante-dix ans plus tard, elle lui adresse une longue lettre ouverte. Elle raconte sobrement sa propre captivité, la maladie, les coups, le froid, la faim, les chambres à gaz. Elle raconte aussi son retour en France, sa vie d’après, la difficulté de revenir, elle parle de l’incompréhension de sa famille et de l’impossibilité de recréer une cohésion après la disparition du père. Elle revient sur sa vie, son combat pour changer le monde aux côtés de son mari. Elle évoque les traumatismes qui ne disparaîtront jamais. Un récit très personnel, poignant, fort, digne, douloureux, sans espoir, un constat laconique. Un texte terrible et bouleversant qui nous rappelle que la barbarie n’est jamais loin.

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