Polar
Hervé Commère
Dernier cri

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Hervé Commère
Dernier cri
Fleuve éditions
02/01/2025
440 pages, 21,90 €
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Chronique de
Frédérique Franco
Librairie Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche) -
❤ Lu et conseillé par
7 libraire(s)
- Jean-Marie David-Lebret de Goulard (Aix-en-Provence)
- Camille Hacquard de Aux vieux livres (Châteaugiron)
- Michelle Germain de ParChemins (Saint-Florent-le-Vieil)
- Frédérique Franco de Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche)
- Aurélie Bouhours de Au temps des livres (Sully-sur-Loire)
- Dolly Choueiri de Des gens qui lisent (Sartrouville)
- Sophie Lainé de CCGPF - Service du livre et des bibliothèques - service BCPC (Paris)

✒ Frédérique Franco
(Librairie Le Goût des mots, Mortagne-au-Perche)
Dernier cri, comme celui d’une femme assassinée ou comme l’expression qui consacre la mode, le top du top. Ce nouveau roman d’Hervé Commère nous plonge à la fois au cœur d’un crime et dans l’industrie textile.
Étienne a été policier. Il travaille aujourd’hui pour une agence de lobbying : c’est plus lucratif et tant pis pour la morale ! Plutôt antipathique, il a de l’assurance et une attitude un brin méprisante. Il mène une vie tranquille auprès de sa femme et de ses enfants, et ne se gêne pas pour voir sa maîtresse, Anna, une journaliste qui vit en Normandie. C’est là que l’intrigue prend place, dans la région d’Elbeuf dont est originaire Étienne et où Anna mène une enquête. Le jour où il la rejoint dans un hôtel à l’étranger, il ignore qu’il la voit pour la dernière fois : au petit matin, il découvre son corps sans vie. Il comprend qu’il devient le coupable idéal : sa seule échappatoire est de mener lui-même l’enquête pour faire toute la lumière sur ce crime. Ses recherches recoupent rapidement celles effectuées par Anna dans la ville d’Elbeuf et plus particulièrement au sein d’une usine de textile, coulisse d’une start up ambitieuse. Il se fait embaucher sous un faux nom comme agent d’entretien et découvre l’envers du décor de la « mode dernier cri » : des conditions de travail en usine ignobles, l’exploitation des travailleurs, surtout s’ils sont étrangers… Le tout est parfaitement documenté, Hervé Commère s’étant d’ailleurs inspiré du travail d’immersion de la journaliste Florence Aubenas (pour Le Quai de Ouistreham, enquête qu’elle a réalisée en devenant femme de ménage parmi d’autres, aux conditions précaires). Au-delà de l’enquête bien menée, au suspense parfait et aux rebondissements bien dosés, Dernier cri est un roman à la dimension sociale assumée et plein d’humanité, mettant en lumière les contradictions de notre société. L’intrigue nous tient en haleine jusqu’au dénouement qui est étonnant et absolument poignant.