Littérature française

Philippe Bordas

Cœur-volant

photo libraire

Chronique de Cécile Coulette

Librairie Rive gauche (Lyon)

Lire un roman de Philippe Bordas, c’est accepter de perdre ses repères, c’est avoir la tête qui tourne, les sens qui s’affolent, et une envie irrésistible de lire des passages à haute voix. Chaque page est une ode veloutée et poétique à la femme aimée, un hymne à la féminité et à la sensualité. Travaillant dans une parfumerie, il empaquète les flacons, rôde au sous-sol, surveille les courbes des vendeuses du magasin, chipe des échantillons pour celle qu’il retrouve le soir dans sa chambre de bonne. On est à Paris, quartier de la Madeleine. Mitterrand vient d’être élu président. Et la vie est là, plus belle et plus intense. Être aimé et regardé une fois, rien qu’une fois, comme ceci... À défaut, Cœur-Volant tend à cela : lire une déclaration d’amour universelle. Céline peut reposer en paix, la relève est assurée. L’écriture de Philippe Bordas possède la force et la puissance de l’auteur du Voyage, son oralité aristocratique flirte avec le populaire.

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