Jeunesse

John Harvey

Blue Watch

illustration
photo libraire

Chronique de Claire Couthenx

Autre KUBE (MONTROUGE)

John Harvey est un prolifique auteur de romans noirs – il a une centaine de livres à son actif. Pourtant, il n’y a dans sa bibliographie que deux textes destinés à la jeunesse. Le premier, Nick’s Blues (réédité chez Syros), était dédié à sa mère, le deuxième se consacre à la mémoire de son père.

L’action se déroule en Angleterre au plus fort des bombardements allemands sur Londres. Le programme d’évacuation des écoles amène Jack Riley, adolescent d’une quinzaine d’années, à être hébergé dans une ferme au fin fond de la campagne anglaise. Exploité par un couple aux intentions mauvaises, il va, dans un moment de colère, frapper son hôte d’un coup si violent que ce dernier se retrouve à terre. Poussé à s’enfuir par un jeune camarade, Jack reprend seul le chemin de son domicile londonien. Rejoignant son quartier natal au terme d’un long trajet, il se retrouve nez à nez avec des ruines bombardées en lieu et place de sa maison. Heureusement pour lui, son père resté à Londres finira par le retrouver. Dès lors, Jack devra vivre dans le quotidien d’une ville bombardée. Il est hébergé par une vieille tante, mais l’excitation du début laisse bientôt place à une routine faite d’allers-retours dans l’abri anti-aérien et à un quotidien bercé par le son des explosions et des sirènes d’alarme. Le tout entrecoupé par les brèves apparitions d’un père qui passe l’essentiel de son temps à la Blue Watch, brigade de pompiers volontaires. Entre deux tasses de thé, Jack s’ennuie. Il voudrait être utile comme son père. Ainsi, il se portera volontaire pour devenir messager à vélo afin de transmettre des messages importants entre les différentes casernes de cette ville privée de réseau téléphonique. Mais le vrai sujet du roman, magnifiquement servi par le style limpide de John Harvey, est la relation que noue Jack avec son père. Ce père toujours à l’écoute, qui essaie de maintenir son fils un peu agité dans le droit chemin, en l’aidant à faire les bons choix même lorsque ceux-ci s’avèrent difficiles. Un bel hommage au rôle des pères au moment de l’adolescence.