Jeunesse

Antoine Dole

Le Baiser du mammouth

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photo libraire

Chronique de Valeria Guédra

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Antoine Dole est un auteur connu pour ses romans incisifs à destination des adolescents, mais également grâce à la série à succès Mortelle Adèle (Tourbillon), et son héroïne à l’humour décapant. On le retrouve dans ces deux romans à l’écriture sensible et juste.

Chaque jour au retour de l’école, c’est le même rituel pour Arthur. Après un goûter express et une fois ses devoirs expédiés, il se poste derrière la fenêtre de sa chambre. Il ne veut surtout pas rater ses précieuses minutes où Fiona, son amoureuse, remonte la rue. Il faut dire qu’ils ont beaucoup de points communs. Ils apprécient tous deux la glace à la menthe et l’émission Fort Boyard. Mais un petit détail pose problème. Fiona est la meilleure amie de sa sœur Louise et elle a… 15 ans. Du haut de ses neuf ans, Arthur ne sait pas comment avouer son amour sans paraître ridicule. Et puis c’est sûr, Louise ne se privera pas de se moquer de lui. Si seulement il pouvait grandir d’un coup afin de déclarer ses sentiments sans crainte ! Arthur est déterminé, il réfléchit intensément à une solution possible. Un jour, en regardant un documentaire à la télévision, une idée de génie s’impose à lui. Pourquoi ne pas congeler Fiona le temps de grandir un peu, comme ce mammouth figé dans la glace depuis 30 000 ans ? Il est temps de mettre ce plan parfait à exécution. Le Baiser du mammouth est un petit roman drôle et rafraîchissant dans lequel Antoine Dole nous présente un jeune garçon à l’imagination débordante. Il décrit, avec beaucoup de justesse, les sentiments amoureux que l’on peut éprouver lorsqu’on est un enfant. La collection « boomerang » des éditions du Rouergue s’agrandit avec deux textes en un seul roman : Konnichiwa, Martin ! d’Antoine Dole et Salut, Hikaru ! de Gilles Abier. Sur une idée de la maîtresse qui propose une correspondance avec des enfants étrangers à ses élèves, Martin découvre avec surprise une lettre en provenance du Japon. Le jeune garçon est déçu car, contrairement à ses camarades, sa lettre n’est pas traduite. Il est aussi très intrigué par cette écriture japonaise. À y regarder de plus près, Martin se rend compte qu’il distingue à travers cette écriture des paysages et comprend peu à peu qu’Hikaru lui raconte son pays. À l’autre bout du monde, au pays du Soleil levant, Hikaru reçoit la lettre de Martin en provenance de France et, plus précisément, d’un village niché au cœur des Alpes. La jeune fille attendait sa réponse avec impatience et c’est avec sa grand-mère, à l’heure du thé, qu’elle ouvre l’enveloppe qui dégage une subtile odeur de fromage savoyard. À travers cette correspondance entre deux enfants de cultures différentes, Antoine Dole et Gilles Abier nous invitent au voyage.

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