Essais

Arik Kershenbaum

La Vie extraterrestre

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photo libraire

Chronique de Elsa Trobs

Librairie scop Le Temps d'un livre (Pontarlier)

Et si le départ de compréhension de ce qui nous constitue et nous explique étaient les lois naturelles : physiques, chimiques et biologiques ? C’est en tous les cas ce que ces trois livres nous engagent à découvrir en recourant à l’analyse de données et expériences scientifiques de ces trente dernières années.

Voici trois publications scientifiques éditées de façon quasiment simultanées qui se complètent : chacune offrant une version du monde à la fois fascinante et extraordinaire. Dans La Vie extraterrestre, Arik Kershenbaum, zoologiste professeur à l’université de Cambridge, expose sa théorie : les règles de l’évolution propres à la Terre et à l’aune de ce que l’on sait d’elles actuellement sont similaires sur toutes les planètes de l’univers. S’inspirant en cela du point de vue de Simon Conway Morris développé dans Life’s Solution : Inevitable Humans in a Lonely Universe, il montre que les habitants des exoplanètes auraient des formes certes différentes des nôtres mais des fonctions (comme le vol développé chez l’oiseau ou l’insecte) similaires, induites par l’évolution convergente. Ainsi le mouvement, la communication, l’intelligence, la socialité, l’information et le langage feraient partie de ces fonctions, partagées par toutes les espèces vivantes terrestres, dont les extraterrestres seraient également pourvus. Anja Royne, physicienne chercheuse à l’université d’Oslo, se penche sur Les Atomes de nos vies : fer, carbone, calcium… et révèle « les surprenants pouvoirs des éléments du tableau périodique » (qui n’a pas de souvenirs de ce tableau qui trônait dans les salles de cours de physique et qui énumérait les éléments chimiques ?), pour nous montrer comment chacun des atomes de calcium, fer, potassium, carbone, cuivre, etc., constitue le cœur même de notre quotidien. De ce qui nous constitue chimiquement, nous êtres humains, à ce dont nous nous servons tous les jours, elle raconte notre « capacité (…) à extraire et à utiliser les métaux [qui] se révèlent uniques parmi tous les animaux de la Terre » et nous met en garde, comme tant d’autres l’auront fait avant elle, quant à leur épuisement. Enfin Emma Young, journaliste scientifique, nous propose, dans Une symphonie des sens : les super pouvoirs de nos trente-deux sens et comment les utiliser, de découvrir nos perceptions sensorielles. En partant des cinq sens qu’Aristote avait dénombrés (et que nous avions appris à l’école comme les sens élémentaires) : la vision, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher, elle poursuit son inventaire en y ajoutant vingt-sept supplémentaires : proprioception, homéostasie, perception de la chaleur, de la douleur, de l’intuition, sens de l’orientation, etc. Nous permettant ainsi d’accéder à « des perspectives nouvelles sur notre condition humaine ». Des lectures qui nous offrent de vivre une expérience intellectuelle unique en ouvrant nos connaissances sur notre monde et sur d’autres mondes possibles, du plus petit à l’infiniment grand.