Jeunesse

L.A. Weatherly

Angel, t. 1

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photo libraire

Chronique de Cécile Babois

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Des anges pas franchement sympathiques, des loups-garous qui se font faire la peau par des chaperons rouges pas si innocents que ça, de l’amour et de l’action : c’est le cocktail explosif que nous proposent Angel et Sisters Red. De quoi nous tenir en haleine. On en redemande !

Anges, loups-garous et vampires envahissent depuis quelque temps les rayons jeunesse de nos librairies. Parmi la profusion de titres sur ces thèmes, Angel et Sisters Red ne dérogent pas aux règles du genre. Mais leur construction et l’enchaînement des événements font qu’il est bien difficile de ne pas se laisser prendre au jeu.

Angel est le premier tome d’une trilogie qui nous plonge dans l’univers des anges. Seulement, ces anges-là sont tout ce qu’il y a de plus maléfiques. On suit Willow, qui n’est pas une adolescente comme les autres. Elle préfère réparer les voitures et est capable de lire l’avenir. Un don dont elle ignore l’origine, mais sa vie va basculer le jour où Beth, une fille de sa classe, lui demande de l’aider. Willow découvre que Beth a vu un ange et qu’elle est en danger. Elle tente de lui venir en aide. C’est sans compter sur Alex, un séduisant tueur d’anges envoyé par la CIA qui est chargé de la tuer. S’ensuit un road movie haletant jalonné d’une histoire d’amour impossible. On est littéralement happé par l’histoire, qui réunit tous les ingrédients aptes à tenir en haleine : amour, trahison, secrets, action. De plus, l’écriture très juste de L. A. Weatherly ajoute de la vraisemblance aux personnages. Angel n’est cependant pas seulement un livre de plus sur les anges où paranormal et romance sont de mise, car l’histoire permet aussi à l’auteur de dénoncer les ravages des sectes.

Sisters Red nous immerge dans le monde de deux sœurs chasseuses de loups-garous. Le roman commence comme le conte de Perrault : une maison perdue à la campagne et un vilain monsieur qui se transforme en loup face à deux belles petites filles aux allures de chaperons rouges… et une grand-mère qui se fait dévorer par le méchant loup. Mais la comparaison s’arrête là. On retrouve les deux sœurs sept ans plus tard. Scarlett, l’aînée, qui a été marquée dans sa chair par ce tragique événement, ne vit que pour tuer les fenris (autre nom donné aux loups-garous). Sa sœur Rosie, quant à elle, si elle chasse avec l’aînée les créatures maléfiques, a d’autres aspirations, dont celle de vivre une vie d’adolescente ordinaire. Les deux sœurs ne vivent que l’une pour l’autre et Scarlett a bien du mal à ne pas surprotéger Rosie. Le retour de Silas, leur meilleur ami, va changer la donne. La traque au fenris commence vraiment. Nous voilà au cœur de l’action. Les scènes de bagarres sanglantes côtoient le mystère, le tout saupoudré d’un amour naissant difficile à assumer. Jackson Pearce s’attache à montrer le lien qui unit les deux sœurs en les faisant parler tour à tour, et décrit comment l’adolescence transforme ce lien.

Vous l’aurez compris : les chaperons rouges sont tout sauf des anges ! Et les anges ne sont pas ce que l’on croit. À bien des égards, ces deux romans se ressemblent, mais chacun nous emmène dans des univers différents. N’en déplaise aux détracteurs du genre, une fois le nez plongé dans ces deux livres, il est impossible de les lâcher ! On se surprend même à attendre avec impatience une suite.

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