En racontant le destin hors normes d’Henri de Foucaucourt, Christine Jordis redonne vie « aux dizaines de personnages que nous sommes tour à tour ». Lui plus que tout autre, puisqu’il fut (dans l’ordre) orphelin de mère jeté sur les routes de l’exode en 1914, pensionnaire chez les jésuites, militaire en mission dans le désert druze, puis en garnison dans l’Algérie coloniale, meneur d’hommes héroïques lors de l’attaque de Monte Cassino, banquier pour sauver l’honneur de la famille de son épouse, « bonne de curé » chez les Inuits, moine fromager au Sénégal… « Esclave de rien ni de personne », cet amoureux de la vie a toujours cherché à s’évader « hors de toutes les prisons où il s’est fourvoyé », la liberté et la vérité comme seuls horizons, au prix de tous les sacrifices. En « repren[ant] les fils épars [d’une vie tumultueuse] pour les rapprocher et les nouer et ainsi percevoir le dessin qu’ils formaient, ou peut-être l’inventer ce dessin », Christine Jordis nous offre un grand roman à la (dé)mesure de celui qui fut – aussi – son père.
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