Votre parole, celle du créateur derrière « Le chat » est plutôt rare. Avez-vous accepté facilement de participer à cette belle collection « Je chemine avec… » et de vous y dévoiler de manière plus intime et pudique. S'agit-il d’un exercice difficile pour vous ? Quel homme se cache derrière l’animal facétieux ?
Philippe Geluck - Quand Sophie Lhuillier m’a proposé ce projet, elle m’a évidemment soumis les autres volumes de la collection. Et je les ai trouvés formidables. On m’a souvent demandé de parler de moi et, depuis ces quelques décennies, je l’ai souvent fait, à l’occasion d’émissions de radio, de télévision ou d’un portrait pour la presse écrite. La particularité de ce « Je chemine avec… » est la longueur du chemin. Nous sommes remontés le plus loin possible pour arriver jusqu’à aujourd’hui. Parler de soi est toujours un peu délicat. J’espère que nous avons évité les pièges du « moi je » en évoquant les émerveillements, les complicités et les admirations. J’espère que ce livre donnera aussi à ceux qui se cherchent une manière de se trouver. Dans tout parcours de vie, il y a des moments d’hésitations, des choix à faire, des propositions à accepter mais aussi à refuser. Il y a aussi certains fourvoiements. Et dans ma vie personnelle et professionnelle, je dois l’avouer, une série impressionnante de coups de chance, de rencontres et de hasards heureux.
Dans quelle mesure le fait de venir d’un milieu où les arts et la culture faisaient naturellement partie de votre environnement vous a-t-il influencé dans votre parcours et dans vos chemins de vie ?
P. G. - Je me suis toujours dit que j’ai eu une chance infinie de naître dans une famille d’amoureux des arts, de passionnés tous azimuts, épris de fraternité et de justice sociale. Ça aide à grandir. Après, le bagage familial, chacun le gère. Il peut être un sac à dos trop lourd, une grosse valise qu’on met à la consigne et qu’on vient rechercher plus tard dans la vie ou un simple baluchon.
Quelle est la place de votre famille dans votre parcours ? Discrète mais présente dans toutes les circonstances, toujours derrière vous, est-elle le socle de votre réussite ?
P. G. - Ma femme et mes enfants ont toujours été ma priorité absolue. Je sais aussi que la notoriété d’un mari ou d’un père n’est pas la chose la plus facile à vivre. Tout cela a aussi fait partie du jeu. Et sans vouloir donner de leçon à quiconque, je pense (et je recommande) que « l’attention aux autres » est la chose la plus importante dans les relations. Cela implique parfois de renoncer à certaines tentations égoïstes. Mais le jeu en vaut la chandelle.
De quels artistes et de quels auteurs vous nourrissez-vous ?
P. G. - Comme disait l’autre (à moins que ce ne soit moi-même qui l’ai dit), j’aime admirer. Et mes enthousiasmes vont de Rembrandt à Frédéric Dard, de Brassens à Soulages, de Schubert à Basquiat, de Reiser aux Monty Python ou de Ricky Gervais à Pina Bausch.
Dis-moi quel chemin tu as pris et je te dirai qui tu es. Tour à tour dessinateur, sculpteur, présentateur, humoriste, acteur, auteur… Philippe Geluck a, semble-t-il, connu mille vies ! Né dans une famille où les arts et la culture étaient omniprésents ‒ « j'ai toujours dit pour plaisanter que si j'avais voulu devenir notaire ou pharmacien, mes parents auraient été dévastés ! » ‒ il devient « naturellement » artiste ! Dès son plus jeune âge, il peint et se passionne pour le théâtre. Il joue aux côtés de grands metteurs en scène puis sera repéré par la radio et la télévision belges. En 1983, il donnera « naissance » à son « chat », cet animal facétieux qui fêtera bientôt ses 40 ans d'existence. Tout en délicatesse et avec tendresse, Philippe Geluck se confie et s'inscrit dans cette belle collection « Je chemine avec… », créée en octobre 2019 et destinée « à tous ceux qui ont l'audace de continuer à se questionner en grandissant ».