Bande dessinée
(Re)découvrir Anne Frank
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Ari Folman
Le Journal d’Anne Frank
Illustrateur(s) : David Polonsky
Traduction collective de l'anglais et de l'allemand
Calmann-Lévy
04/10/2017
160 pages, 16 €
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Dossier de
Christelle Chandanson
Librairie Elkar (Bayonne) -
❤ Lu et conseillé par
5 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Christelle Chandanson de Elkar (Bayonne)
- Julie Bacques de Québec Amérique (Québec)
- Blandine Vincent
- Coralie Rabaud de La Bulle (Mazé)
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Anne Frank
Anne Frank
Traduit du néerlandais par Philippe Noble et Isabelle Rosselin
Calmann-Lévy
04/10/2017
850 pages, 35 €
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Dossier de
Christelle Chandanson
Librairie Elkar (Bayonne) - ❤ Lu et conseillé par 1 libraire(s)
✒ Christelle Chandanson
(Librairie Elkar Bayonne)
Anne Frank et son Journal sont probablement les symboles les plus représentatifs de la Seconde Guerre mondiale. Mais loin d’être une lecture plaisir, c’est souvent par l’école et la lecture obligatoire que l’on aborde ce texte si célèbre. Il recèle pourtant bien des trésors qu’il est temps de redécouvrir.
L’adaptation en bande dessinée aurait pu passer inaperçue, adaptation, comme tant d’autres, de classiques destinée à en vulgariser la lecture pour des jeunes de moins en moins adeptes du roman. Cependant, ce n’est pas sans surprise que le Anne Frank Fonds a demandé à deux pointures de la bande dessinée de se lancer dans le travail aussi aventureux que délicat que représente la transposition graphique du Journal. Ce choix du duo de la Valse avec Bachir est une nouvelle chance pour Anne Frank d’être lue. L’excellent tandem donne envie de découvrir ou redécouvrir ce texte magnifique. Quel plaisir en effet de découvrir sous la plume de Ari Folman et les crayons de David Polonsky toute la famille Frank et les autres protagonistes de l’Annexe. L’histoire, dans le principe, tout le monde la connaît. Entrepreneur juif et allemand, Otto Frank vit à Amsterdam avec sa femme et leurs deux filles, Anna et Margot. En 1942, face aux pressions des nazis, la famille Frank décide d’entrer dans la clandestinité. Ils vivront cachés pendant deux ans dans l’annexe de l’entreprise d’Otto, avec une autre famille. Dans le journal qu’elle a reçu peu de temps avant leur passage dans la clandestinité, Anne y raconte cette vie de recluse et plus encore. Jusqu’au jour où leur cachette est découverte et ses habitants déportés. Un seul clandestin survivra, le père, à qui sera remis le journal de sa fille précieusement conservé par des proches. Les auteurs ont retranscrit de manière étonnante la maturité et les désarrois de la jeune fille. La difficulté de transposer certains passages est admirablement contournée, notamment par la reproduction de passages entiers du journal et les choix graphiques adaptés à l’écriture de l’auteure. Ces alternances retranscrivent admirablement le rythme du journal et redonnent vie, par la force du trait, à ce texte intime et à la colère toute adolescente d’Anne. La bande dessinée séduit mais ne livre pas la totalité du Journal. Au même moment, les connaisseurs pourront retrouver dans Anne Frank, l’intégrale, de quoi épancher leur curiosité. Cet étonnant recueil est en effet publié dans le cadre du 70e anniversaire de la publication du Journal. Belle édition reliée, l’intégrale se veut une édition de référence, donnant dans un même volume l’ensemble des versions du journal, des histoires, des contes et même des lettres que la jeune fille avait rédigées. Anne avait effectivement une âme d’écrivaine et de journaliste. Si son journal est un lieu de défoulement intime (qui lui est d’un grand soutien), elle utilisera ce matériau pour produire un « roman » intitulé l’Annexe, qui est une adaptation de son propre journal. En redonnant un contexte historique à l’ensemble de ces textes qui sont réunis pour la première fois, l’Anne Frank Fonds de Bâle nous donne à voir un autre visage de cette adolescente en talentueuse écrivaine. Un seul souhait dorénavant : que ces écrits d’une fraîcheur et d’une profondeur universelle soient lus encore et encore.