Essais

Les mots de l’émotion

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✒ Caroline Clément

Le livre a-t-il besoin d’éloge ? Qu’importe. Il se trouvera toujours un auteur pour le porter haut et raconter sa passion. Jean-Christophe Bailly, auteur de La Magie du livre, et Guillaume Bachelay, auteur de La Politique sauvée par les livres, sont de ceux-là.

À lire mille et un livres dans une vie, il arrive parfois qu’on devienne soi-même auteur, et plus encore, qu’on désire s’exprimer à leur sujet. Parties prenantes d’une existence, les livres, qu’ils soient romans ou essais, populaires ou confidentiels, ont la force de nourrir et de marquer la trajectoire de chacun. Une force sourde, presque un mystère, qui nécessite d’être approchée, élucidée, partagée. Ainsi fait Jean-Christophe Bailly, philosophe et écrivain, dans La Magie du livre, une très brève conférence – principe de la collection –, propre à décrypter le pouvoir d’un objet à part. C’est une histoire du livre, rapide bien sûr, mais limpide et tendre, qui s’adresse aux enfants, dès 10 ans, et aux adultes. « Mais le livre est un drôle d’objet, car il se transforme : dès qu’on l’ouvre, il devient autre chose [...]. À chaque fois, tout un monde s’ouvre », souligne l’auteur. Tout un monde que Guillaume Bachelay, secrétaire national du Parti socialiste, amoureux des lettres, autrefois étudiant en philosophie, revisite avec passion, bille politique tête. Littérature et politique dialoguent et font corps, comprend-on. Et c’est en convoquant tout à trac les romans de Victor Hugo, Georges Bernanos, Michel Houellebecq, Delphine de Vigan, Olivier Adam, mais aussi ceux de Romain Gary, Honoré de Balzac, Boualem Sansal, et tant d’autres, que Guillaume Bachelay soutient et défend son idée de la politique et la claire appartenance à son parti. Il faut « tenter de retrouver la largeur des choses et l’épaisseur du temps », dit Guillaume Bachelay. Puiser à volonté dans les bibliothèques et se laisser aimer à lire. Quel lecteur, à ces mots, pourrait rester indifférent ?