Beaux livres
Japon : des représentations modernes de la tradition
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Kamisaka Sekka
Les Herbes de l’éternité
Traduit du japonais par Manuela Moscatiello
Éditions Picquier
17/10/2013
192 pages, 39,50 €
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Dossier de
Rachel Guitton
Pigiste () -
❤ Lu et conseillé par
6 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Isabelle Aurousseau-Couriol de de Paris (Saint-Étienne)
- Delphine Bouillo de M'Lire (Laval)
- Fantine Gros de La Lison (Lille)
- Valérie Faucon de BPI - Bibliothèque publique d’Information (Paris)
- Hélène Bourdin de Nouvelle (Asnières-sur-Seine)
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Dinah Berland
Fleurs japonaises
Photos Ogawa Kazumasa
5 Continents
10/10/2013
48 pages, 14,95 €
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Dossier de
Rachel Guitton
Pigiste () -
❤ Lu et conseillé par
2 libraire(s)
- Delphine Le Borgne de L'Aire de Broca (Pont l'Abbé)
- Nicolas Fargette de L'Ouvre-Boîte (PARIS)
✒ Rachel Guitton
(Pigiste )
Au travers de magnifiques livres-objets, deux maisons d’édition nous font découvrir le travail de deux artistes japonais majeurs. Occupant une place de premier ordre dans leur discipline respective, chacun d’eux exprime, par le biais de procédés modernes, sa vision des symboles traditionnels japonais.
Avec Les Herbes de l’éternité, les éditions Picquier nous offrent la possibilité de découvrir le travail du peintre japonais Kamisaka Sekka (1866-1942). Considéré comme le chef-d’œuvre de cet artiste exceptionnel, cet ensemble de soixante xylographies se déploie en trois livres de vingt estampes, comme autant des scènes illustrant la modernité et l’audace de ce grand maître. Très célèbre dans son pays et grand représentant du style Rimpa, Sekka dessine et peint des sujets simples tirés de la nature, des paysages et de la vie quotidienne. L’alliance de couleurs flamboyantes et de perspectives audacieuses sont caractéristiques du style novateur de cet artiste singulier. C’est dans le dépouillement et la simplicité des motifs que réside la force de cette peinture tant abstraite que symbolique. En associant une stylisation évocatrice à une description parfois intimiste de la nature et de la vie, Kamisaka Sekka détient la recette d’une alchimie précieuse et dévoile un travail décoratif délicat et empreint d’émotions. C’est dans une autre discipline que s’exprime le talent d’Ogawa Kazumasa (1860-1929), pionnier de la photographie et de l’édition photographique au Japon. Passionné dès son plus jeune âge par ce procédé révolutionnaire, ce fils de samouraï décide d’utiliser la magie de cette invention à des fins artistiques. En feuilletant Fleurs japonaises, le très bel ouvrage publié en cette fin d’année par les éditions 5 continents, le terme shashin (copier la vérité), imaginé à la fin du xixe siècle par les Japonais pour évoquer la photographie, prend alors tout son sens. Tel un album documentaire recensant les différentes espèces de fleurs présentes au Japon, cet ouvrage contient trente-huit planches de l’éminent photographe. Lotus, chrysanthèmes et volubilis y sont immortalisés isolément selon un procédé appelé phototypie, chaque épreuve étant ensuite coloriée à la main. Cette technique, singulière pour l’époque, confère aux images une texture particulière. Il est alors étonnant de découvrir qu’alliées à la finesse des lignes et des contours, les teintes douces et nuancées respectent parfaitement les couleurs originales de ces fleurs et créent ainsi un réalisme troublant. Ces deux magnifiques ouvrages nous permettent de découvrir le Japon, sa nature et ses symboles traditionnels sous l’œil résolument moderne de deux artistes à la technique et aux compétences remarquables. Laissez-vous conter le Japon impérial par ces deux livres d’une grande beauté.