Les romans de Schwartzmann sont ainsi faits qu'ils évoquent tous immanquablement la scoumoune, la hess, autrement dit la malchance qui précipite tous leurs protagonistes sans exception dans une loose infernale et une voie sans issue ! C'est pourquoi les personnages de Schwartzmann adhèrent à toute forme d’escroquerie. C'est même leur vocation ! Nous avons ainsi eu un acheteur d’une multinationale totalement amoral dans Mauvais coûts, un petit commerçant opportuniste dans Demain c'est loin ou encore un gigolo dans Pension complète. Récemment, nous découvrions un parfait sosie de Mathieu Kassovitz dans Kasso et aujourd’hui un CPE dealer dans ce dernier roman intitulé Shit ! Le « héros » de Kasso, Jacky Toudic, a un plan de carrière qu'il suit scrupuleusement depuis vingt-cinq ans : amasser un joli pactole en montant des arnaques lucratives. Hélas, maman tape dans la gamelle et risque d'être placée sans plus tarder dans un onéreux mouroir. Au rythme où vont les choses, Jacky pourra bientôt faire une croix sur les îles Marquises si d'ici là une idée plus lumineuse que celle des frères lumières ne lui vient pas à l'esprit ! De son côté, Thibault, CPE de collège dans la cité de Planoise (il y a des CV qui ont décidément des allures de boulets accrochés à chaque cheville) est ce qu'on pourrait appeler un babtou fragile ! L'espoir lui sourit quand il découvre avec sa voisine Mme Ramla une cache de drogue après un règlement de comptes en bas de chez eux. Quand on découvre le prix de la barrette de shit et qu’on le compare au salaire d'un prolo, on a tôt fait de se transformer en Walter White des cités ! Je le dis, je persiste, je signe : à quoi bon faire des abdos quand on peut lire Jacky Schwartzmann !