Les auteurs dressent le constat d’une école française qui n’est plus adaptée au monde actuel et encore moins aux métiers de demain. Élitisme républicain, orientation subie, non prise en compte de la créativité, l’inventivité ou l’intelligence émotionnelle, incapacité à former aux outils numériques laissés au libre apprentissage et aux mésusages propulsent certains jeunes, les moins « riches » culturellement et moins entourés, dans le décrochage et vers un monde virtuel offrant de nouvelles possibilités partagées par leur génération. Dans 20 ans le bel âge ? Olivier Galland montre que si, malgré la crise sanitaire, les jeunes semblent rester plutôt heureux (selon l’enquête d’envergure menée fin 2021 par l’institut Montaigne), le clivage voire la rupture est de plus en plus visible entre une jeunesse accompagnée par sa famille et ses amis et une autre dont les difficultés s’accroissent. Les deux essais mettent en lumière la responsabilité du système scolaire français, laissant trop de jeunes au bord du chemin, enfermés dans une orientation inadaptée les poussant à l’échec et la précarité. Patrice Huerre dans Comment l’école s’éloigne de ses enfants estime qu’il est grand temps de repenser la formation des enseignants, leur manière de transmettre des savoirs et prendre en compte rythmes et façons d’apprendre, de valoriser compétences et talents de chacun, pour préparer les jeunes au monde de demain où, savoir chercher, établir la pertinence de l’information sera un bien précieux, où avoir confiance en soi sera un atout pour une intégration professionnelle et citoyenne réussie.