Jeunesse

Agnès de Lestrade

Tu es trop grand, Georges !

illustration
photo libraire

Chronique de Laure Giraud

Librairie Sauramps Polymômes (Montpellier)

La littérature jeunesse est un vaste champ de possibles qui se réinvente sans cesse. Pas 
de doute : entre les albums des tout-petits et les sagas pour adolescents, des collections de première lecture se sont développées, qui s’adressent à ceux qui n’ont qu’une idée en tête, dévorer leurs premiers livres.

Longtemps délaissés, nos chers nouveaux lecteurs ne sont plus en reste, bien au contraire. Désormais, ils croulent sous l’offre toujours plus variée d’éditeurs en quête de LA formule pour aider les enfants de 6 à 9 ans à se lancer dans la lecture, à délaisser la télévision pour nourrir leur esprit en formation et à appréhender du mieux possible ces mots qui leur semblent si étranges et qui sont en même temps si attirants. Chaque éditeur a choisi sa version.


Nathan a été le premier à proposer une collection première lecture sensiblement différente, tout en dépassant l’idée qu’un lecteur en formation devait lire des mini-romans de grands. Leur collection est testée par des enseignants avec deux niveaux de difficultés (très facile et facile). Chaque histoire est composée de bulles au texte simple et de texte de fond plus complexe. L’idée est de pouvoir pratiquer la lecture à deux voix : l’enfant lit les bulles, et l’accompagnateur le texte de fond. Dans une volonté d’évolution, le jeune lecteur peut, par la suite, relire le texte entièrement seul. Tu es trop grand, Georges ! raconte l’histoire d’un petit éléphant africain adopté par un couple de poules, qui aura bien du mal à trouver sa place mais finira par se construire son identité dans une société différente de la sienne.


Chez Milan, la collection « Benjamin » se caractérise par une couverture à rabats dans laquelle on trouve une présentation des personnages, de l’histoire, du genre, du lieu et un lexique des mots difficiles, surlignés dans le texte même. Gare au Krobold ! met en scène des lutins musiciens. Malheureusement, la musique des lutins énerve le Krobold. Ou comment transformer une médiocrité en atout.


Les petits romans de Rageot se basent quant à eux sur des auteurs contemporains et proposent des textes pertinents et lisibles. Un grand effort sur la qualité de l’écriture est fourni afin de permettre au lecteur de mieux appréhender le monde qui s’ouvre à lui. Avec L’Enfant qui n’avait pas de nom, de Roland Fuentès, nous découvrons l’importance de l’identité et la magie d’un nom dans une historie ensorcelante.


Bayard, enfin, développe des séries telles que Le Commandant Clark, tirée du dessin animé du même nom et que les enfants ont déjà pu côtoyer par la télévision. Une liaison des différents médias dans laquelle le livre trouve sa place, avec un texte chapitré et la présentation des personnages comme dans un générique. Dans le troisième opus de la série, nous suivons toute l’équipe de L’Arche dans leur nouvelle aventure.