Jeunesse

David Moitet

Les Mondes de l'alliance

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Chronique de Céline Bouju

Bibliothèque/Médiathèque La Chapelle-Saint-Aubin (La Chapelle-Saint-Aubin)

Didier Jeunesse propose une fois encore de découvrir un auteur et un univers. Dans ce premier volet de la trilogie Les Mondes de l’Alliance, David Moitet pose les jalons de son incroyable histoire, sans pour autant sacrifier à un rythme de bout en bout effréné. Il nous fait voyager dans l’espace en compagnie de Jade et Nato, deux héros courageux et très attachants.

Nous sommes en 2550. Les Humains ont pu explorer toute la galaxie. Ils y ont découvert deux peuples, les Taurens et les Regaliens. Après une longue guerre, les trois races réussissent à s’entendre, créant l’Alliance, au sein de laquelle ils cohabitent en paix. Deux humains, Jade et Nato Stevens, des jumeaux dont le père, représentant pour une grande firme de minerai, a tragiquement disparu, étudient à l’Académie interstellaire. Nato y parfait ses techniques de combat et Jade rêve de devenir pilote de l’Alliance. Orphelins sans grands moyens financiers, leur avenir semble bien incertain. Par hasard, Nato découvre que son père n’était pas celui qu’il croyait et qu’il effectuait en réalité des missions pour le compte de l’Alliance, dont la dernière lui a été fatale. Nato décide d’enquêter. Il embarque alors sa sœur dans une folle aventure. Les jumeaux vont en effet se retrouver à bord d’un vaisseau incontrôlable se dirigeant vers une planète inconnue, perdue dans l’espace. Que vont-ils y découvrir ?

 

Page — Après quatre polars pour adultes, vous revenez avec un roman de science-fiction pour adolescents. Qu’est-ce qui explique ce changement de genre et de public visé ?
David Moitet — J’ai toujours été fan de science-fiction, donc pour moi ce n’est pas un vrai changement, mais pour mes lecteurs peut-être. En effet, j’ai toujours eu envie de partir dans l’imaginaire. Je trouve qu’encore plus que le polar, la science-fiction donne vraiment une liberté totale. Ensuite, pourquoi écrire pour les plus jeunes ? Il y a deux raisons. La première, c’est que j’ai des enfants et j’avais envie qu’ils me lisent un jour, mais pas dans quinze ans ! La deuxième m’est venue lors d’ateliers d’écriture avec des élèves. En effet, je suis professeur d’EPS, et en côtoyant des enfants, j’ai réalisé qu’il y avait tout un tas de références, en termes de films ou livres, que j’adorais et qu’eux trouvaient « ringardes ». J’ai aussi compris qu’ils avaient un vrai besoin de nouveauté et que je pouvais essayer de leur apporter mes références au travers d’un roman, dans un domaine qui me passionne tant !

Page — De fait, quand on a d’abord écrit pour les adultes, j’imagine qu’écrire pour la jeunesse est un peu différent ?
D. M. — Je me suis posé des contraintes, mais en réalité très peu. Je n’ai pas écrit pour la jeunesse. J’ai plutôt écrit un roman que les jeunes peuvent aussi lire. Je n’ai pas voulu faire un texte pauvre ou édulcoré. J’ai vraiment écrit comme j’aurais pu le faire pour des adultes, ou presque. Il y a un peu moins de violence, d’insultes, etc. Ce qui m’a permis, pour les insultes, d’en inventer. C’était assez drôle !

Page — Dans ce premier volume, vous avez créé un univers avec ses règles, des peuples et même une encyclopédie galactique. Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
D. M. — Elles ont été multiples. Je suis de la génération Star Wars. J’ai baigné dans la science-fiction. J’avais envie de proposer une science-fiction populaire, dans le bon sens du terme, et d’écrire quelque chose d’accessible. C’est ainsi qu’est née l’encyclopédie galactique que j’ai créée et insérée par petites touches dans le livre pour expliquer le fonctionnement de l’univers aux lecteurs. Au niveau littéraire, je me suis inspiré de choses très variées. Cela va de romans comme Divergente (Nathan) dont on parle beaucoup en ce moment à travers son adaptation au cinéma, à ceux de Pierre Bottero. Cet auteur a vraiment été une inspiration forte pour moi, au niveau du rythme, de sa poésie très particulière. Je me suis identifié à son travail et j’espère avoir su amener un esprit un peu similaire. Pour résumer, j’ai eu des inspirations très diverses… pour finalement aller vers tout le monde !

Page — L’un des points forts de ce roman est sans aucun doute la narration. Grâce à de nombreux flash-back et au récit alterné des aventures des deux héros, Jade et Nato, le lecteur est tenu en haleine. Était-ce facile de passer d’un personnage à un autre ? Et avez-vous pris autant de plaisir à écrire les aventures de Jade que celles de Nato ? Avez-vous une petite préférence pour l’un des deux personnages ?
D. M. — Non, je n’ai pas de préférence. Je crois qu’ils ont chacun leur caractère bien affirmé. Nato est quelqu’un de volontaire, impulsif et qui a des idéaux très marqués. Il croit à ce qu’il fait et se lance très vite, très fort. Jade, quant à elle, est plus mesurée. Mais elle a aussi une très grande force intérieure. J’aime ces deux personnages. En plus d’être jumeaux, je trouve qu’ils s’équilibrent. Et je n’ai pas vraiment eu de difficultés à passer de l’un à l’autre. Je viens du monde du polar et il est assez fréquent d’utiliser les flash-back afin de mettre en scène plusieurs histoires simultanées. En revanche, j’ai essayé d’en faire un peu moins que pour les adultes et d’aller vers quelque chose qui serait plus facile d’accès.

Page — Le roman se termine sur une révélation inattendue – que je ne dévoilerai pas –, mais pouvez-vous nous en dire plus sur la suite des aventures des deux héros ?
D. M. — L’Ombre blanche constitue le début des aventures de Jade et Nato. Ce premier volume est là pour les mettre en scène. Dans les deux prochains tomes, on rentrera dans leur monde, dans les arcanes de l’Alliance. Ce sera l’occasion d’explorer d’autres aspects de cette capitale qu’est Utopia, la ville dans laquelle ils évoluent. Tout un monde peuple la cité, que l’on entrevoit seulement dans ce premier épisode. Ce que je peux vous dire sans trop en dévoiler, c’est qu’évidemment ils vont grandir, développer des capacités déjà importantes et découvrir la face cachée d’un monde qu’ils idéalisent. Ils ont 16 ans et, pour eux, tout ce qu’on leur dit est vrai. Ils vont être confrontés à une réalité très loin de celle qu’ils croyaient connaître et devront dès lors s’adapter. Dans ce monde qui peut sembler idéal, il y a finalement pas mal de choses à changer…

Retrouvez la bande annonce des Mondes de l’alliance, vol. 1

 

 

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