Littérature étrangère

Nuala O’Faolain

J’y suis presque

Chronique de Marie Hirigoyen

Librairie Hirigoyen (Bayonne)

Nuala O’Faolain n’est plus. En la lisant, l’émotion nous happe, comme toujours. C’est la voix d’une vieille amie, d’une sœur, tant elle se livre sans retenue, en toute confiance, à rebours de la mentalité irlandaise de sa jeunesse : « Le silence était la stratégie défensive d’un peuple ». Nous l’accompagnons ici dans le deuxième volume de son autobiographie, après On s’est déjà vu quelque part ? (« SW »). Son extrême sincérité, son humour ravageur, son empathie, jouent à plein quand elle dit, au fil des souvenirs qui affleurent, ses doutes de romancière, l’alcoolisme de sa mère, sa trop familière solitude, le vide laissé par les ruptures amoureuses, la haine meurtrière entre voisins à Belfast… Mais aussi l’hilarante fête de la Saint-Patrick à New York, les échappées sur la lande trempée en compagnie de sa chienne Molly dans le comté de Clare, le succès littéraire inattendu à la cinquantaine, les milliers de lettres de lecteurs, les petites consolations, l’apaisement, enfin. Cette fragile sérénité trouvée au cours de ces années, celles d’une nouvelle « adolescence de l’autre côté de la vie adulte ».

illustration

Les autres chroniques du libraire