Littérature française

Didier Daeninckx

Galadio

photo libraire

Chronique de Jean-Marc Brunier

Librairie Le Cadran lunaire (Mâcon)

Galadio : ce prénom, il le doit à son père ; pour sa mère, il s’appelle Ulrich. Ulrich/Galadio : pas facile d’être l’enfant d’une Allemande et d’un tirailleur sénégalais de la Première Guerre mondiale. Encore moins facile dans l’Allemagne des années de la montée du nazisme. On imagine assez vite quelle sera la vie de ce jeune métis : d’abord les brimades, la traque et l’« hospitalisation » pour stérilisation. Il échappera tout de même au pire grâce à une amie de sa mère et à un couple étrange qui travaille dans le cinéma pour des films de propagande nazie, paradoxe du destin ! Galadio mènerait presque une vie d’aventure si les circonstances n’étaient pas si dramatiques. Comme à son habitude, Didier Daeninckx réussit avec maestria à nous restituer une vie de héros malgré lui, comme tous ces oubliés de l’histoire. Héros parce qu’ils ont su rester vivants et debout, bien trop souvent seuls contre la barbarie, mais tous portés par un sentiment si fort qui s’appelle l’amour. Alors ne les oublions pas, n’oublions pas Galadio. Et merci Didier de nous le rappeler.

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