Littérature étrangère

Pablo Ramos

Encore cinq minutes Maria

photo libraire

Chronique de Marc Rauscher

Librairie Majuscule-Birmann (Thonon-les-Bains)

À Buenos Aires comme partout dans le monde, le moment de quitter son lit pour affronter le jour qui vient est délicat. À la frontière entre veille et sommeil, María, femme mûre et mère de quatre enfants, réclame encore cinq minutes pour elle avant d’aller se frotter à l’âpreté du quotidien. Ces cinq minutes, elle les met à profit pour se livrer à un long monologue intérieur introspectif. De sa vie : elle ne nous cache rien, les disputes avec son mari, les soucis avec ses enfants ou les bons moments en compagnie de sa famille. C’est une vie faite de petites joies et d’immenses peines qui se dessine, dont l’héroïne est une femme simple qu’on apprécie pour son humanité. À l’instar de la Du Barry qui réclamait « encore cinq minutes monsieur le Bourreau », avant de passer sous la guillotine, María réclame cinq minutes pour trouver la force et le courage de supporter sa terrible douleur, qui ne sera révélée que dans les ultimes pages de ce roman dont l’ambiance fait parfois penser au Syngué Sabour d’Atiq Rahimi.

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